
Aujourd’hui mes créations se situent entre peinture et sculpture. Ce n’est pas sans avoir exploré durant quelques années la matière, exploitant l’écriture automatique par le dessin et le dripping, à la recherche de ma propre écriture qui préfigurait déjà un travail sur la mémoire.
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J’aborde à la fois la mémoire collective et la mémoire individuelle, au travers de ces « croûtes », empilements d’affiches appréhendés sur l’envers (partie collée au mur) symbolisant la mémoire cachée, la fonction de rétention mais aussi de sélection du passé.
L’observation de cette matière fait naître deux lectures, celle de la mémoire immédiate, le dessus de l’affiche et le dessous, la mémoire passée, la partie cachée, enfouie sous des strates de papiers fripés, meurtris par le temps et déchirés lors de son déracinement, comme le sont les humains après l’empilement des années écoulées, des fractures digérées et des souvenirs floutés.
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Dans un geste rageur, je déchire et lacère la matière.
Dans un geste de douceur, je découvre, je dévoile, je révèle et réveille des éclats de vie dans la mémoire du temps, des bribes d’images et de mots, comme un archéologue fouille les entrailles de la croûte terrestre pour en prélever les vestiges de l’histoire collective, sociale et culturelle des hommes qui vivaient en ces lieux.
J’essaie de saisir dans la matière ce qui se voit, la lumière, la couleur, le graphisme, les transparences, les superpositions et dans le même temps ce qui ne se voit pas, ne se voit plus, l’histoire, les souvenirs enfouis et la charge symbolique.
Je navigue entre ces deux extrêmes, entre mémoire et présent.
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Entre mémoire et présent, j’invite le lecteur dans cet espace plastique à une nouvelle lecture de cette mémoire sociale, culturelle et collective esthétisée en une image oscillant entre violence et douceur, amenant dans le dédale fragmenté des déchirures des différentes strates d’affiches et des mots inversés.
La lecture de ces fragments, par un jeu de recomposition, redonne vie à la matière d’une manière surprenante et inattendue, à la richesse poétique que la ville nous offre.
La mémoire est aussi ouverte sur l’avenir et intervient dans notre action présente.
La mémoire est la source, le socle du monde contemporain.
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